BELDI VS. GO3R

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ما كنتش نضن و أنو باش يجي نهار باش نحكي علي موضوع كيما هذا. كنت نتصور و أنو الكليشيات من نوع بلدي و أفقي و ولد المدينة و القعر، بوضع ثلاثة نقط علي القاف، هي مهاترات قديمة و تجاوزتها الأحداث. لكن ضهر بالمكشوف و انو الحماقة ما زالت ضاربة اطنابها في هالبلاد و هذا شيئ ما هوش غريب إذا اقرينا بالإنحطاط و تدني المستويات إلي ولات القاسم المشترك للثقافة المتداولة في هالبلاد.

في إحد المدونات الإخيرة متاع بيغ تراب بوي فما معلق جاهل اكثر من إلي هو مجهول تصور روحو و انو عندو باع و ذراع في موضوع التبلد و التمدن و انو ثقافتو البدائية تسمحلو باش يتفقه في مواضيع هو بعيد عليها بعد السماء عل الوطي. هال الغبي إلي ظهر و أنو مطبق من النوع الركيك خيلتلو اوهامو و أنو البلديّة ، بوضع سكون علي اللام، هما سكان تونس الحاضرة. حسب مفهومو البلدي هو الإنسان الي تنطبق عليه المعايير التالية : انو يكون من سكان تونس العاصمة، انو يكون يتكلم بالقاف و انو يكون يعرف يلبس ؟؟؟

تعريفتو للبلدية الخاصة جدا طعتينا ديجا فكرة واضحة علي الثقافة الموسوعية إلي يتمتع بيها هالجدور و من جهة أخري العبارات المرزيّة الي استعملها في تعاليقو هي بدورها دليل علي تمكنو من اخلاق و شيم البلدية الي هوما من طينتو.

لها سي الشباب نحب نفسرلو بعض المفاهيم إلي ربما تخلطت في ذهنو. تونس العاصمة هي اولا عاصمة بقرار سياسي بحت و عمرها ما كانت العاصمة الابدية متاع البلاد. قبلها هي كانت القيروان و المهدية عواصم زاد. و إذا كان الوضعية بقات علي هاك الحال راهم سكان تونس ألي كيفك اليوم كانو يرقاو ارواحهم مندرجين في خانة النزوح. و من جهة أخري يكون في علمك ألي من أكبر العايلات البلديّة العريقة الي تعرفت بالجاه و النسب والي تسكن العاصمة من سنين الله هي في الحقيقة أصيلة مدن كيما صفاقس، المهدية و القيروان و منستير... أمثال، علي سبيل الذكر و لا الحسر، الملولي، الجلولي، المستيري، صفر،... و نزيدك أكثر من هذا عايلات أخري الي هي زاد تعتبر من قع الخابية و جمعت العلم و الحكمة (الرياحي، بن ضياف، بوحاجب...) تنحدر في أصلها من قري صغيرة أمثال تستور، بمبلة، بوعرادة...

و هكا البلديّة ما يكونوش حكر علي تونس الحاضرة أكهو لأنو المدن الاخري كيف بنزرت، و الكاف و باجة، و قفصة و نابل و قابس و توزر... و قري كيف العالية و طبربة و تكرونة و البقالطة و الحامة و ميدون ... و حتّي الدوّار و القصور هي زاد عندها بلديّاتها و أعيانها. و البلديّة متاع هل الأماكن هذي، بغض الطرف عن أهميتها و موقعها الجغرافي، ما يفتخروش بالقشور و الشعارات الزايفة و إنما يفتخرو بعاداتهم و تقاليدهم و إنتماءهم للارض أجدادهم الي يسكنوا فيها منذ عدة أجيال.

قبل ما نغلق الموضوع نحب نوجه رسالة شخصية للمغط الي ري في ردي علي كلامو المرزي و اني مجراب و همزتني مرافقي نقولو الي أنا من سكان الضاحية الشمالية منذ أربعة اجيال و الي عائلة أمي تملك تربتها الخاصة في الجلاز راقدين فيها أجدادي منذ خمسة اجيال نسميهم واحد واحد بنساهم و رجالهم و الي أجدادي من عائلة بابا مدفونين في سيدي عبد العزيز و باالرغم من هذا الكل عمري ما نكرت لا أصلي و لا إنتمائي لولاية من الجنوب و من الساحل و عمري ما تبهرت بأصولي لا التركية و لا المغربية و لا حتي الأندلسية يكفيني شرف و أني نحس روحي تونسي و أني نعرف من أنا سجرة جاء العرف
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Cassez-vous pauvres cons

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Quelqu’un a dit “Dieu existe, je l‘ai rencontré ». Pour paraphraser un peu le principe, je dirais à mon tour que « le Messie est venu je l’ai vu de mes propre yeux ». Il a choisit Tunis pour faire son apparition. En effet son « avion » a atterri hier après midi vers le coup de 16H30 à l’aéroport de Tunis-Carthage où les apôtres étaient là attendant que son doux visage pointe pour l’acclamer comme il se doit.

Bien que n’étant pas chrétiens de confession, croyant pas beaucoup dans le mythe de la résurrection et surtout adeptes d’une autre forme d’intégrisme, les tunisiens et les tunisiennes se sont rués en flots tels une meute, une horde ou un essaim pour voir le miracle se produire.

Ils étaient venu ils étaient tous là. Des énergumènes existés, agités, émoustillés, limite hystériques, venus « spontanément » de partout et de nulle part exprimer leur frénésie. Des caravanes, des bus et autres moyens de transport ont été séquestrés et mobilisés pour assurer le déplacement de ces cohortes vers les lieux de la ressuscitation.

Le Messie a pu ainsi mesurer par lui-même le degré d’amour que lui porte les tunisiens et les tunisiennes. Il a pu, cette fois ci, distribuer des « pauvres cons » à gauche et à droite sans se faire réprimander. Au contraire, on l’a même gentiment prié de s’en donner à cœur joie. Ne voulant pas offusqués ses hôtes il les gratifia même d’un bonus à la hauteur de leur hospitalité et de leur niaiserie proverbiale.

Il y en a même des idiots, plus imbéciles que des autres (que voulez vous qu’on y fasse, la vie est ainsi injuste), qui ont confondu l’événement avec un autre au point de scander « Messie 2009, Messie 2009, messie 2009…». Heureusement que les « encadreurs se sont pressés de rectifier le tir sinon on auraient frôlé l’incident diplomatique…

Bref, pour terminer, il semblerait que le Messie n’est pas venu les mains vides. En effet, il aurait promis de distribuer des « cartes de séjour » gratuites. La seule condition pour l’obtention de ce cadeau c’est atteindre à bord d’un radeau la patrie du Messie sain et sauf. Alors à vous de réagir les amateurs…




A Jolanare : Fumer nuit à la santé et à autres choses

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C'est la folie insulaire qui a déclenché la contagion. Ces premieres proies ont été : La parisienne, puis Khannouff, aprés Mani, puis Sidi Ali et enfin La Maure. Cette dernière m'a filé le virus et c'est à mon tour d'annoncer la prochaine victime. And the "winner" is : Jolanare.
Désolé de te mettre au peid du mur sister mais tes narrations me manquent.

SALOPERIE DE CLOPS, ACTE VII

Ce n’était qu’une aventure motivée par un coup de tête. La première qu’elle a osé se permettre et la dernière qu’elle commettra sans doute dans toute sa vie. C’était un besoin impérieux de se prouver qu’elle existe et d’affirmer son soi. Un poing d’honneur levé contre la soumission, le silence et la résignation. Ça ne devait être qu’une parenthèse sans lendemain ni fausses illusions. Une riposte aux humiliations qu’elle a du subir pendant 12 longues années de vie « conjugale » durant lesquelles la séparation des corps, jamais prononcée, était un fait consommé. Elle pensait avoir eu sa revanche. Une revanche sur la vie plus que sur les hommes. Ses hommes. Elle avait une conviction intime partagée avec son époux que ce qui se passa lors de cette fameuse nuit n’était qu’un incident faisant partie du passé, une affaire close et reléguée aux oubliettes. L’histoire devait s’arrêter à ce point. Mais, c’était compter sans les aléas de la providence. Là où elle devait se terminer, l’affaire n’a fait que commencer.

Les jours passèrent et les semaines aussi. Le contentement, les liesses de la vengeance et les délectations secrètes s’évaporèrent pour laisser place à un sentiment de trouble inhabituel. Ce n’était pas la fatigue qui lui donnait ces maux de tête ni les insomnies qui lui causaient ces malaises bizarres mais une sensation nouvelle à laquelle elle n’osait pas songer une seconde. Son corps lui renvoyait des signaux perturbateurs. Elle ressentait des envies de vomir. Elle avait l’impression que des transformations physiques et émotionnelles traversaient son corps, ce corps qu’elle a, pourtant, apprit à ignorer et à mépriser depuis qu’il est devenu la tombe de ses secrets, de ses blessures et de son chagrin. Elle ne savait pas comment expliquer ni situer l’origine de ce bouleversement physique qui la saisissait. Sans motif clair, ni raison apparente, elle ne pouvait s’empêchait d’avoir des larmes aux yeux et de se sentir débordée par des émotions confuses qu’elle n’arrivait plus à contrôler ni à identifier.

Les symptômes étaient révélateurs et pourtant elle ne s’en rendait même pas compte ou ne voulait pas y croire. Comment pouvait-elle songer une seule seconde que dans ses entrailles germaient les semences d’une escapade furtive et éphémère ? Comment pouvait-elle deviner un instant que dans sa matrice bourgeonnait le fruit d’une aventure absurde ? Comment pouvait-elle pensait un seul moment à cette éventualité elle qui, depuis des lustres, a renoncé à la maternité comme on renonce à la vie. Il y avait longtemps de cela, son gynécologue de mari était catégorique. Après une série interminable d’examens et d’analyses, il lui avait juré et assuré qu’elle ne pourrait jamais avoir une descendance et lui avait certifié qu’elle était plus inféconde qu’une octogénaire.

Et pourtant elle n’arrêtait pas de se demander d’où provenaient ces étranges sensations. Les crises de nausée ne la lâchaient plus et la rendaient d’une irritabilité excessive. Les odeurs la rebutaient. Elle ne supportait plus aucune odeur et encore moins celle de son « mari ».
Plus de trois mois passèrent sans qu’elle n’ait eut ses menstruations. Au début, elle ne s’était pas alertée outre mesure. Mais le retard est devenu considérable. Elle commença à s’inquiéter. Elle a beau scruté ses serviettes hygiéniques mais il n’y avait rien. Absolument rien. Pas une goutte de sang, pas de tache rouge. Dans son immense solitude, elle imagina le pire. Elle se persuada que le châtiment divin a eu raison d’elle. Elle hésita, tergiversa puis se résolut à en référer à son mari.

Allongée sur la table gynécologique, les pieds écartés et adossés sur le porte-jambes, elle regardait médusée son mari affairé. Il régnait un silence lourd, chargé de tension. Le mari voulait parler, dire quelque chose, mais les mots ne sortaient pas de sa bouche. En son for intérieur, il a compris qu’il ne pouvait plus avancer avec le mensonge. Un mensonge qu’il traîne depuis plus d’une décennie et qui l’avait poussé à compenser son infirmité en se noyant dans un monde d’excès.

A cette époque, quand il a su qu’il était atteint d’asthénospermie, il fut fortement touché. Très affecté au point de se trouver proie facile de sa propre couardise. Il ne voulait ni admettre ni faire face à ce drame masculin. Il voulait défendre sa « virilité » par tout les moyens fusse au dépend de son ménage. Il aimait sa femme et il l’aime encore. L’idée de lui faire du mal ne lui a jamais effleuré la pensée. Mais ce jour là son ego était plus fort que lui. Ce même ego l’a poussé à l’erreur et depuis il s’est trouvé entrainé dans une spirale de mensonges et d’hypocrisie.

Maintenant dans son cabinet, en tete à tete avec sa femme, il voulut s’expliquer. Mais, il se rendit compte que s’expliquer ne servait à rien. Il a comprit que dans cette situation les mots ne pouvaient plus avoir de sens et que la fuite vers l’avant n’a plus raison d’être. Il regarda sa femme dans les yeux et, contenant difficilement son émotion, lui annonça:

- Chérie, toute mes félicitations. Tu es… enceinte !
- Enceinte ? Moi ? mais de quoi tu parles ?...
- …

Incrédule, assommée, interrogative, elle scrutait l’expression du visage de son mari, cherchait son regard, le dévisageait. Une avalanche de questions se bousculèrent dans sa tête, mais elle n’arrivait à formuler aucune. Quelques moments plus tard elle avait tout comprit. Elle n’avait pas besoin qu’on lui fasse un dessin. Au début, elle trouvât son mari mesquin, petit, minable. Mais peu après et sans savoir pour quelle raison, elle sentit de la peine envers lui, de la compassion et une immense volonté de pardon.

Puis elle se rappela de la grossesse. Elle fixa encore une fois les yeux de son mari, cherchant à deviner ce qui se tramait dans son intérieur. Elle sut qu’il savait ce qu’elle savait. Lui, il sut qu’elle a su ce qu’il a toujours cherché à taire. Il y eu comme un accord tacite pour que personne n’essaye de donner de plus amples explications ou de justifications. Ils étaient tous les deux majeurs et consentants.

Cherchant à rompre le silence qui s’installât de nouveau il annonça :

- Nous le garderons. Il sera notre bébé à nous deux.

Il savait pertinemment que le futur bébé n’était pas de son œuvre et pourtant il avait une certitude qu’il l’aimerait comme si c’était le sien. Sa décision il ne l’avait pas prise par repentance ou pour se faire pardonner. Ses propos il ne les avait pas exprimés pour s’absoudre des maux et des souffrances qu’il avait infligées à sa femme. Non. Il y avait une sincérité jamais sentit dans son attitude. Une certitude jamais expérimentée. Une clairvoyance jamais vécue auparavant. Ce jour là il était sûr d’une seule chose : il veut mettre fin à ses errances. Il veut reconquérir sa femme et reconquérir son amour. Le bébé venait à point nommé.

Quoi encore ?

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Au moment ou le monde, arabe essentiellement, connais des soulèvements populaires contre la hausse des prix des produits alimentaires, le journal « Assabah » a cru bon nous informer que certains produits comme les bananes et les fraises ont vu leur prix baisser de façon substantielle…

C’est ainsi, selon le même journal, que les bananes qui se vendaient à 3 dinars on peut les trouver maintenant au prix de 2,300 dinars et les fraises qui se négociaient à deux dinars le kilos sont proposées aujourd’hui au prix de 1,500 dinar. Le journal ne pipe pas un mot sur le prix des yaourts qui a augmenté ni des « ajustements » que connaîtront prochainement d’autres produits alimentaires de base selon « Radio Rumeur ». Il ne pipe pas un mot non plus sur les prix exorbitants des légumes et autres primeurs qui constituent les ingrédients principaux de nos bouffes de chaque jour. A ce propos, le journal aurait bien fait de publier, par la même occasion, des recettes à base de bananes ou de fraises. Parce que figurez vous, au prix auquel se vendent les tomates ces jours-ci, il serait plus opportun de penser à cuisiner un « Mermez » ou un « keftaji » aux fraises qu’avec ces plantes potagères de formes sphériques et de couleur rouge qu’on voit de moins en moins dans nos assiettes. Ça reviendrait sûrement beaucoup moins cher.

Par ailleurs, sachez qu’un potage de légumes, longtemps considéré comme la bouffe des pauvres, est aujourd’hui un luxe cher à payer. Ce même potage, sans viande ni rouge ni blanche ni encore moins jaune ou de n’importe qu’elle autre couleur, peut vous coûter la peau des fesses. Donc, si vous avez l’intention de tomber malade pensez y deux fois avant de le faire. Et si vous comptez avoir des bébés, prévenez à l’avance l’épargne d’une somme d’argent suffisante pour pouvoir leur offrir ce luxe qui est la première chose qu’ils mangeront dans leur vie…

C’est à croire que l’expression que l’humoriste française, Anne Roumanoff, martèle souvent dans son dernier spectacle « On ne nous dit rien, on nous cache tout… » n’est pas dirigée uniquement à ses compatriotes de spectateurs mais à tout le monde sans exception, nous autres les tunisiens y compris.

Dernière minute

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Je ne voulais pas entamer cette journee sans vous faire part de ce que j’ai vécu aujourd’hui. Ce matin en me rendant au boulot, en arrivant au niveau d’une grande station de bus de la ville, mon regard fut capté par une jeune fille, une étudiante sans doute, en tailleur et chaussures de talon, le sac pendu à son épaule gauche, tenant une pile de journaux dans les mains. La curiosité, l’un de mes grands défauts, me poussât à scruter un peu plus profondément cette scène un peu insolite. C’est alors que j’ai remarqué que la fille portait une cinquantaine d’exemplaire du journal « El Mawkif », l’organe du parti de l’opposition le PDP. Inconsciemment, et comme mu par une volonté plus forte que moi, je gare ma voiture à la première place vide et je me dirige vers la fille.

- bonjour mademoiselle.
- Bonjour monsieur.
- Excusez moi, mais est ce que je peux vous poser une question indiscrète ?
- Allez y.
- Pourquoi vous faites ça ?
- C’est pour braver la censure qu’on nous impose. C’est pour faire entendre ma voix et celle de ceux qui pensent comme moi.
- Mais tu n’as pas peur ?
- Peur de quoi ?
- De te faire arrêter, de te faire maltraiter …
- Les détentions et les maltraitance j’ai toujours vécu ça d’une façon ou d’une autre. Par contre la peur je ne la connais pas.
- !!!

La peur dans le ventre comme si j’allais commettre un acte répressible par la loi ou par la morale, je prends les dix dinars que j’ai dans ma poche et je lui dis :

- Donnez moi avec autant d’exemplaires que cela peut rapporter.
- Tenez monsieur.

Je me suis précipité pour regagner ma voiture espérant du fin fond de mon coeur qu’elle arrive à épuiser tous les exemplaires du journal qu’elle vend sans se faire des soucis…

آخر ما صدر

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اليوم و أنا نقري في جرايد الغلبة متاع هالبلاد الكوميك، حاش صلاحها، جات عيني علي مقال خلاني حاير في أمري. قبل ما نسبقكم بالحديث خليوني نذكركم بمعطي هام : حسب آخر تعداد سكني قام بيه المعهد القومي للإحصاء توا لحكاية عندها بعض السنوات يعيشو في تونس أكثر شوية من 10.000.000 بشر. هالرقم في حد ذاتو ينجم يظهر طفيف بالمقارنة مع بعض البلدان إلّي سكانها يتعدّو بالمئات الملاين نسمة و لاكن ما يمنعش إلّي عدد سكان هالبلاد يفوقو الكثير من سكان بلدان أخري إفريقية و أسيوية و حتي أروبية إلّي سكانها ما يجيوش شتر عدد سكان تونس... المهم انو بالرغم من هذا الرقم ألّي هو لباس بيه كيما سبقلي باش قلت فما بعض الجهات و الأشخاص إلّي أوكلت لنفسها الحق في التكلم بإسم الشعب التونسي الكلو تري و تقر و أنو الحاكم الحالي للبلاد هو الراجل الوحيد إلّي ينجّم يقود (بوضع ثلاثة نقط علي الق) هالبلاد موش في ماضيها و حاضرها أكهو أمّا في مستقبلها زاد.

آخر واحد طلع علينا بطلعة من هالنوع، و هنا مصطلح آخر واحد يلزم فهمو من زاوية الإطار الزمني علي خاطر مهوش مستبعد و أنو ناس أخرين باش ينسجو علي منوال هالسيد و يقولو نفس الكلام و يزيدو عليه في المستقبل القريب، هو أمين عام الحزب الإجتماعي التحرري. سي المنذر ثابت، بما أنو الكلام عليه، صرّح و أنو حزبو(؟؟؟) الي متكون من أربع قطاطس يخطار رئيسنا المرشح الوحيد لحزبو للإنتخابت الجاية. لحد الهنا ما فماش علاش باش ننقدو و الا نعيبو علي هالسيد و حزبو إختيار كيما هاذا عملا بالمبدء و أنو كل واحد حرّ في إختياراتو و ميولاتو. لكن الوضع يختلف وقتلّي سي المنذر يشرحلنا أسباب الإختيار. الأمين العام تاع حزب الإجتماعيين التحرريين يفسر إختيارو لرئيسنا كمرشح وحيد لحزبو لأنو يري فيه الضامن الوحيد لمستقبل تونس... اش معناها هالكلام ؟ ال10.000.000 نسمة الّي عايشين في هالبلاد ما فيهم حتّى واحد قادر باش يقوم بنفس المهمة ؟ يا هل تري هذي مجرد تمجيد يرجي منو أعادة الهدية و إلاّ تقزيم و تحقير للتوانسة و كفئاتهم ؟ أي صحيح و أنو الرئيس، برغم إختلاف التقييمات لسياستو، حقق إنجازات إيجابية للبلاد لكن هذا ما يعنيش و أنو البلاد في غيابو، الله لا يقدّر، باش تاقف و مصيرها باش يكون الضياع و الإندثار...

هالكلام يذكرني بواقعة صارت في السبعينيات وقت الي جماعة نواب خذاو قرار باسم الشعب الكل و عينو الزعيم الراحل رئيس مدي الحياة. بورقيبة كان ديما يبكي و يتغبّن في خطلباتو و يقول انو همّو و خوفو الوحيد هو كيفاش باش تكون البلاد بلاش بيه. الكلنا نعرفو الي بورقيبة مشي و ما نجمو كان نراولو بالعرفان و نرحمو عليه و الي المسيرة تاع البلاد واصلت طريقها و هذيك سنة الحياة
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Liberté d'expression (!!!)

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Peut-on parler de tout, en vertu du sacro saint principe de la liberté d’expression ? Incontestablement oui. Mais peut on, toujours au nom de ce même principe, parler de n’importe quel sujet sans pour autant avoir un minimum de connaissance sur le sujet abordé ? La réponse est encore absolument oui. Cependant, peut on émettre des jugements de valeur arbitrairement et dire des inepties gratuitement invoquant le droit à parler librement ? Là je crois que la réponse est inévitablement négative car cela relèverait beaucoup plus de l’abus que du droit.

Lorsque on lit un texte, un article, un poème, un dicton… que ce dernier attire tellement notre attention au point de le reprendre dans son livre, son discours, son blog… sans souligner préalablement son avis, ou son jugement sur le texte repris, il est difficile de convaincre par la suite que la reproduction a été fortuite, spontanée, innocente, ou qu’elle n’engage en aucun cas la responsabilité du « repreneur ». Prenez comme exemple le cas du Pape Benoît XVI qui reprit lors du fameux discours de Ratisbonne des extraits d’un dialogue entre l’empereur byzantin Manuel II Paléologue et un lettré musulman. Tout le monde, sauf le Pape, a vu dans ces allusions une offense envers l’Islam.

Dans le même esprit mais sûrement pas dans la même gravité (quoi que…), un blogger a reprit récemment un article qui soit disant « retrace » la vie de Bourguiba. Sans être un bourguibiste, n’ayant pas vécu suffisamment sous son règne et ne partageant sûrement pas certaines de ses théories et initiatives, l’article en question est foncièrement mensonger, dénigrant et d’une bassesse insoutenable. Non seulement l’auteur de l’article, opérant pour le compte d’un site Web intégriste notoire (ce qui donne déjà un idée suffisamment claire sur ses orientations idéologique), essaye de montrer que les mesures progressistes prises par Bourguiba sont des erreurs qui vont contre l’Islam et contre la nature de la vie, mais il (ou plutôt elle) nous dresse toute une liste de contrevérités réfutées et démenties par les opposants les plus farouches mêmes de Bourguiba. Ce qui m’a interpellé et relativement outré, c’est que le blogger a reproduit l’article dans son blog, à titre d’information peut être, mais sans faire le moindre commentaire qui reflète son avis personnel, laissant une impression amère que ce dernier partage entièrement les inepties et autres verbiage débités par l’auteur initial de l’article.

Que dire et que penser ? Je suis surpris qu’une personne qui se réclame membre actif du Blog « Boudourou », donc militant contre la médiocrité, le mensonge, le dénigrement…, se soit impliquée dans une situation pareil. On peut toujours faire valoir le prétexte de la bonne foi, mais franchement dans ce cas il me semble qu’il s’agit plutôt de mauvaise fois. J’espère me tromper…

Mémoire d'un Dinosaure

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Vendredi soir je suis allé à El Teatro voir « Mémoire d’un Dinosaure ». La pièce je l’ai déjà vu non pas en 1987 mais en 1997 lors de la célébration du 10 anniversaire de cet espace culturel. Pourtant, dès que les lumières se sont éteintes, je me suis trouvé complètement plongé dans le monde fabuleux de Taoufik Jebali. Un monde d’ironie et de dérision. Un monde ou tout est remis en question sans concession ni complaisance. Un monde ou les repères se perdent et ou le blanc et le noir deviennent les deux faces d’une même pièce. Un monde fait de mots et rien que de mots. Des mots au sens propre. Des mots au sens figuré. Des mots contorsionnés. Des mots défigurés. Des mots sensés, des mots insensés. Des mots dénués de leur sens. Des mots fourrés de contresens. Des mots déconstruits, reconstruits, « redéconstruits » et « rereconstruits ». Des mots qui ne disent plus ce qu’ils veulent dire. Des mots qui disent plus que ce qu’ils veulent dire. Des mots joyeux. Des mots douloureux. Des mots qui deviennent des joies. Des mots qui deviennent des maux. Des mots qui deviennent des joies affligeantes. Des mots qui deviennent des maux drôles. Des mots qui deviennent une partition. Une musique tendre et folle à la fois, une complainte douce et amère. Des mots qui deviennent une invitation à voyager. Des mots qui apostrophent la conscience, l’ébranlent, la secouent, la malmènent et la mettent devant sa triste réalité…

Je suivais la pièce sans savoir trop si je devais rire ou bien pleurer. Rire de la futilité de la Vie, de l’insignifiance de l’Homme ou pleurer l’absurdité de la Vie et la déchéance de l’Homme. Je me suis trouvé transit par plusieurs sentiments. Des sentiments confus et antagoniques qui bouillonnaient à l’intérieur de mon corps au point de sentir mon cœur vouloir sortir de sa place. Tous mes sens et toute mon âme étaient suspendus aux mots dits et aux mots non dits. Aux maux exprimés et aux maux occultés.



Tout le long de la pièce qui dure à peu près une heure, on rit et ont rit beaucoup. Mais plus on rit et plus on a mal au cœur. Mal dans l’âme. Mal partout. Plus on rit et plus on se rend compte de la détresse de l’Homme, de sa fragilité. On rit et on se rend compte que le rire est la seule arme qu’on a pour pouvoir continuer à vivre. La seule alternative pour s’évader autant que se peut de la réalité.


Pour ces moments de vérités. Pour ces moments de mise à nu de l’Homme et de la Vie. Pour ces moments d’intenses émotions, je voudrais dire un grand merci à Taoufik Jebali…

Allez voir la pièce. Allez voir l’un des immenses dinosaures du théâtre tunisien. Allez voir sa pièce et devenez les gardiens de sa mémoire et celle de Rached Manaï pour que jamais il ne tombe dans l’oubli…

الّي يحسب وحدو يفظلّو

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يحكيو علي مملكة بعيدة. أطرافها مترامية. تجارتها مزدهرة و فلاحتها مثمرة. هالمملكة يحكمها ملك عادل و منصف لا يتصلّت على حد و ما يظلم من رعيتو حد. ربي رزقو ببنية وحيدة ولدتها أمها و ماتت عل النفاس. هل البنية وهبها ربي جمال يعطيو بيه المثل. زين خلاّب و قد يسحر و عين تذهب العقول. تقول قمرة ليلة اربعطاش. و لاكن علي قد ما كان زينها كبير علي قد ما كان عقلها ساذج. نهاية في الحماقة و الطستيكة البقري. الله غالب هذيكة حد الدنيا الواحد ما ينجمّش يجمع كل شيء في حياتو.

نهار من النهارات مات الملك فجئة. كارثة صارت فالمملكة. بلبلة كبيرة دخلت في البلاد و العباد. كيفاش باش يوليو أمرهم لملكة يعرف الداني و القاصر الي هيّ ما تفرّقش ما بين الغث و السمين ؟ الحاصل تعلنت حالة الطوارء و اجتمعو كبار المستشارين باش ينظرو في هل الأزمة الي هبطت عليهم هبوط القضاء. حلّلوّ، ناقشو، تشاورو و في الأخر خرجو بحل واحد لا بديل له.

اجتمعو بالملكة الجديدة و قالولها الي هما قرّرو بالأجماع و أنهم باش ينظمو مسابقة متاع ذكي و الي باش يفوز فيها باش يكون الزوج المناسب للملكة. جاوبتهم الملكة الي هي في مصلحة المملكة و مصلحة العباد تتقبل ها الشرط بصدر رحب.

من حينك خرج البرّاح يدور و يجوب في مدن و أرياف المملكة. اسمع يالي ما سمعتش الملكة مستعدّة باش تعرّس بأذكي واحد في البلاد. ألّي يري في نفسو مأهلات للمنصب ما عليه كان يقدم روحو و يتحول للقصر النهار الفلاني. من حينك تلمت الطامة و العامة و كل واحد يمني في روحو باش يولي ملك.

جاء النهار المشهود و تحولت للقصر الاف الحشود. حكماء و فلاسفة، طبّة و محامين، أساتذة و مهندسين، فلاّحة و موظفين، تجّار و عاطلين. كل واحد جاء يجرّب في حضّؤ لعلو يكون من الصايبين. دخلو الواحد ورى الأخر يجربو في حضهم و خرجو الكلهم يجرّو في ساقيهم و خيبة أملهم.

آخر المتبارزين كان راجل ما راتش العين أخيب منّو. أعور، أعرج، محدوب و جلدو مخرّبو الجدري. حالتو تكرب و هيتو تقرف. سؤلوه ثلاثة أسئلة كالمتبارين الكل. جاوب بالصحيح و زيادة. تحرجو جماعة اللجنة و غزرو لبعضهم. حارو كيفاش باش يقدمو هالسيد للملكة. ولاّو قرّرو باش يزيدو يسالوه فماش ما يغلط و هكاك يقصيوه و يرتاحو منو. لكن في كل مرة كان جوابو صحيح.

قام كبير المستشارين و جمع شجاعتو ما بين ايديه و دخل عالملكة و قاللها عل الحكاية بكلها. غزرتلو الملكة و قالتلو الي هي راضية باش تتزوج بهل النابغة بالرغم من الصفات الي هوا عليها. المملكة و مستقبلها يستوجبو التضحيات الي كيما هكّا.

أمرت خدامها باش ينظفولو و يلبسوه و يجيبهولها لبيتها. بعد ما تنفذت اوامرها وقف الراجل قدام الملكة الي باش تولي مرتو. تحدث معاها مشوار و من بعد طلب منها الاذن باش يلقي عليها سؤال. جاوبتو :

’أنت عاد طوّا محسوب راجلي. أسأل آش تحب من غير اذن’ .

مهمه في داخلو و قاللها : يا سعادة الملكة تنجّمشي تقلّي السبب الي خلاك ترضي باش تعرس بواحد كيفي انا ؟

قالتلو : شوف طوّا نحنا محسوبك عايلة وحدة و ما فماش علاش باش نكذب عليك و ألاّ نخبّي عليك. المسئلة و ما فيها هو اني الله غالب مبلية بغباء كبير. المستشارين متاعي نصحوني باش نعرّس بانسان ذكي هكاك ذريتنا تورث زيني و جمالي و ذكاك و دهاك.

سكت صاحبنا مهلة و من بعد قال للملكة : تعرف يا سيدتي الملكة أنا خايف لا ذريتنا تورث مني خيوبيتي و بشاعتي و منك بهامتك و غبائك...

La vie est un long fleuve tranquille...

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Il se faisait de lui-même une image hautement irréprochable et parfaite. Celle d’un jeune homme dynamique, séduisant et respecté qui a réussi et continu à réussir tout ce qu’il entreprend dans sa vie. Des études brillantes sanctionnées par un diplôme dans une discipline fortement recherchée. Une femme belle, instruite et douce. Trois enfants adorables, beaux et intelligents. Une voiture de rêve. Une belle maison dans un quartier chic et une autre de villégiature dans une station balnéaire très cotée. Un poste envié par ses pairs. Grace à son professionnalisme et à sa capacité de mener d’une main de fer une équipe d’employés, il a très rapidement gravi tous les échelons pour intégrer la direction de la boite dans laquelle il travaille depuis déjà quinze ans. Bref, il a tout pour être satisfait et se sentir membre à part entière du gotha et des privilégiés de ce pays.

La vie devait être toute rose pour lui, gâté, choyé et comblé qu’il était. Et pourtant un beau jour, en se mirant devant le miroir, il eu une sensation bizarre. Il venait tout juste de passer le cap de la quarantaine. Inconsciemment et involontairement il se sentit emporté par un besoin impérieux de dresser un bilan, de se soumettre à une sorte d’examen de conscience. Pendant un lapse de temps indéfini il a vu toute sa vie défiler devant lui. Son passé, lointain et proche, et son présent.

Sa vie a toujours été un long fleuve tranquille. 12 ans de vie matrimoniale calmes et sereins. Pas de crises, pas de problèmes, pas de soubresauts et encore moins d’anomalies significatives. Dans sa paisible existence il n’y a jamais eu des tentations excentriques, ni d’épisodes pimentés ni encore moins des écarts de conduites éthiquement répressibles. Non rien de tout cela. Pendant quarante années entières, il ne fit jamais des rencontres excitantes, ni d’aventures sulfureuses et encore moins des histoires libertines. Il aurait aimé faire des petites virées « innocentes ». Des rencontres chaudes et passagères, sans compromis ni lendemain. Des frasques légères, question de recharger les piles et repartir pour un nouveau tour. Mais rien. Rien de tout cela n’a eu lieu. Ni dans la réalité ni dans le virtuel. Sa vie a été minutieusement tracée, ennuyeusement linéaire et strictement ordonnée, tel un métronome dont le mécanisme a été bien huilé. Il n’avait expérimenté ni surprises ni imprévus. Que des faits préalablement établis, longuement réfléchis et studieusement programmés.

Et pourtant, au fin fond de son intérieur, dans les abysses profonds de son intimité, il a toujours désiré vivre des moments épicés. Il a toujours eu cette insondable conviction que lui aussi expérimentera les charmes discrets des plaisirs charnels interdits et les tentations les plus extravagantes. Il a toujours pensé qu’un jour il lui arrivera de se laisser tenté par quelques vices et quelques excès sans pour autant en devenir un accros. Il a toujours pensé que ce genre de sensations, excitantes et répréhensibles à la fois, étaient des choses courantes et une étape normale dans la vie de tout homme, la sienne inclue. Il se disait qu’il pouvait s’arranger avec sa femme pour les expérimenter à deux ou, à défaut, de s’autoriser, discrètement bien entendu, quelques écarts lorsque l’occasion se présentera.

Malheureusement, cette occasion mille fois rêvée, maintes fois caressée et ardemment désirée ne s’est jamais présentée. Dans les douze ans de vie commune avec sa femme, il n’y a eu jamais des possibilités de s’adonner à des jeux pervers, ni à des délires incontrôlés ou à des folies notoires. Ils avaient des rapports sages et sains régis par des règles morales bien définies. A peine arrivait-il à lui arracher un soupire d’excitation de temps en temps. Il lui faisait l’amour deux fois par semaines. Au début par passion. Ensuite par besoin. Et enfin par habitude. Ça se passait toujours dans la même position. Dans le meme lit. Dans la meme chambre. Dans la même pénombre.

Toutes ces images défilèrent devant ces yeux dans un flux à haut débit. Soudain il sentit une grande misère l’envahir. Une sensation de manque. Une impression d’avoir vécu une vie insipide et d’avoir raté quelque chose. Il devint conscient du temps qui a passé et qui passe encore en dépit de sa volonté et de son envie. 40 ans déjà. Quatre décennies entières durant lesquelles il n’a vu que du feu.

C’est dans ces circonstances de grands troubles psychiques qu’il se rappela d’un ami d’enfance. Un ami qui traine derrière lui une réputation de célibataire endurci. Un bourreau de cœur qui collectionne les conquêtes féminines comme on collectionne les timbres ou les voitures de luxe (c’est selon les moyens et les gouts). Un ami qui se vante de coucher chaque nuit, que le bon dieu fait, avec une nouvelle proie. Un rituel quotidiennement renouvelé, machinalement perpétué et accessoirement immortalisé sur des supports magnétiques qui sert à flatter les performances devant les autres.

Inconsciemment sa main se tendit vers le portable. Il composa un numéro et rendez-vous fut pris. L’ami avisa longuement son copain des aléas de sa façon de vivre. L’avertit des conséquences d’une telle décision mais ne lésina pas trop sur les avertissements sachant qu’il tenait devant lui une opportunité qui offre des avantages « infrastructuraux » et financiers qu’on ne peut décliner d’un revers de la main.

Le pacte fut scellé. Notre héro commença sa nouvelle vie. Commencèrent les plaisirs, les délices et les ivresses. Mais, malheureusement commençât aussi une longue descente aux enfers, un saut dans les abymes …

Quitte ou double

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J’aimerais revenir un peu sur deux événements qui ont du marqué l’actualité tunisienne mais qui sont passés presque inaperçus vu qu’ils ont suscité peu de réactions alors qu’ils auraient du être sujet d’une plus grande préoccupation de la part de la société tunisienne en général et de la part des bloggeurs en particulier. Ces deux événements sont dans l’apparence isolés l’un de l’autre mais il est très probable, et je dirais même certain, que la tournure que prendra l’un finira par avoir une incidence directe sur le déroulement du deuxième.

Le premier événement dont je voudrais parler ici c’est le projet de loi proposé à la chambre des députés par 25 élus et qui concerne l’abolition de la peine capitale. Bien qu’ayant largement commenté le sujet, les journaux locaux ont sciemment isolé l’affaire de son contexte et des motifs qui sont vraisemblablement derrière une telle revendication. Les media tunisiens qui ont traité le sujet se sont abstenu d’avancer un quelconque argument qui puisse expliquer le pourquoi d’un tel besoin soudain et urgent de changer le code pénal. Pire encore, le sujet a été présenté sous un angle politico-médiatique, insistant sur le caractère symbolique et révélateur de l’affaire dans le but de montrer le supposé progrès réalisé par le régime en matière d’ouverture et de mettre en valeur sa « volonté participative ». Cependant, il est incontestablement évident que les agissements entrepris ici et là par des politiciens de l’opposition et par des personnalités de la société civile pour réclamer une amnistie en faveur de l’un des auteurs des incidents de Soliman, dont la condamnation à mort a été confirmée par le tribunal de cassation, soient derrière cet étrange remue-ménage politico-législatif. D’ailleurs, sans vouloir mettre en question la caractère noble et louable d’une telle initiative, il me semble nécessaire de vérifier jusqu’à quel point ce geste entrepris par les 25 députés, appartenant tous à l’opposition malgré les rumeurs qui ont circulé et qui ont fait état de la possible participation d’un député du RCD dans la rédaction dudit projet de loi, a été spontané et authentique.

Le deuxième événement, grave a plus d’un niveau, dont il est question ici se réfère quant à lui à l’enlèvement, assumé et nié à la fois, de deux touristes autrichiens venus patrouiller dans le sud tunisien (à ce propos notre ami Tarek Kahlaoui a écrit un post d’un grand intérêt sur le sujet mais son geste n’a malheureusement pas trouvé l’écho espéré). Au delà des affirmations et des démentis qui ont émaillé ce malheureux incident, au delà des déclarations minées de mensonges réalisées par les parties impliquées directement ou indirectement dans l’affaire pour justifier une position ou une stratégie et au delà des incidences économiques et sociales qu’une telle affaire peut engendrer, il faut reconnaître que le sort final des deux touristes autrichiens kidnappés infléchira considérablement sur le sort de l’initiative des 25 députés et plus particulièrement sur le sort du maquisard impliqué dans l’affaire de Soliman et condamné à mort par la justice tunisienne.

Tout semble indiquer que la crise des deux touristes autrichiens connaîtra un épilogue heureux (c’est le dénouement qu’on espère de tout coeur pour cette affaire d’une grande sensibilité à plus d’un titre) vu que l’intransigeance des ravisseurs et surtout leurs revendications, pour le moins insolites de par leur nature (réclamation de liberté pour certains terroristes détenus en Tunisie et en Algérie), se sont vite éclipsées et "assagies" pour devenir plus raisonnables (demande de rançons). Ceci peut être déduit des renvois répétitifs des ultimatums décrétés par les ravisseurs.

Cependant et si malheureusement cette affaire viendrait à connaître une évolution dramatique, il est fort possible que cela aie des répercussions aussi désastreuses pour le destin du projet de loi portant sur l’abolition de la mort en Tunisie et surtout sur le destin du jeune maquisard âgé d'à peine 24 ans condamné à mort. Les ravisseurs devraient gérer cette affaire avec le plus de tact possible non pour aménager la Tunisie contre des retombées catastrophiques sur l’un des secteurs les plus importants de son économie, le tourisme en l’occurrence, mais pour ne pas présenter un cadeau empoisonné à un jeune qui en théorie défend les mêmes principes qu’eux. Plus que paradoxale, cette éventualité sera fatale…