Fadhel Jaibi et Taoufik Jebali sont-ils des traitres ?

2 commentaires

Que la majorité de nos pseudos journalistes soient des médiocrités patentes, cela n’est ni une nouveauté ni une trouvaille qui vaut un quelconque mérite. Les sottises débitées à longueurs de colonnes ne suscitent plus ni étonnement ni consternation. Et les bourdes, conscientes et non, commises par la horde de journaleux qui officient dans notre presse (de caniveaux quand ce n’est pas une caisse de résonance pour la langue de bois), ne se comptent plus et ne rentrent plus dans l’ordre des choses insolites. Cela est devenu la règle et le professionnalisme, la rigueur et la probité sont l’exception.

Par contre, quand des personnes supposées être des membres de l’intelligentsia tunisienne tombent dans la logorrhée (une diarrhée par voie orale) d’un scribouillard qui se prend pour une lumière cela incite à se poser des sérieuses questions.

Je me pose de sérieuses questions depuis que mon ami Tarek Kahlaoui, d’habitude très pointilleux dans ses écrits et ses interventions, a reprit un article signé de « la plume » mal inspirée d’un certain Bassoumi Chokri ( http://www.facebook.com/note.php?note_id=263023105311&id=1511773313&ref=mf ), sensé être publié sur les colonnes du journal « Achourouk » et qui a été (fort heureusement d’ailleurs) censuré. En procédant ainsi, j’ai eu comme l’impression que Tarek, et là j’espère que je suis entrain de faire fausse route, rejoint le sentiment de l’auteur censuré en exprimant son étonnement et son incompréhension des raisons qui ont poussé le journal à ne pas publier l’article incriminé.

Je suis étonné que mon ami Tarek soit étonné. Moi aussi je ne comprends pas les raisons pour les quelles Tarek s’étonne. Est-ce pour le principe de la liberté d’expression ? Est-ce pour le principe de la liberté de diffamation ? Ou est-ce que tout cela rentre dans le débat général du patriotisme, identité, esprit communautaire… et tout le tralala qui va avec, chose qui à mon avis sied mal à quelqu’un dont le choix a été de faire sa vie et celle de sa famille dans un pays dont les valeurs sont le moins qu’on puisse dire différentes de celles de son pays d’origine.

De quoi s’étonne Tarek ? Du fait qu’on ait ignoré (plus approprié à mon avis que censuré) un supposé journaliste qui fait confusion entre trois concepts, certes ayant une consonance terminologique similaire, mais tout à fait distinctes l’une de l’autre ?

Voyons voir de prés de quoi il s’agit. L’auteur de « l’article » censuré, se demande, dans un ton d’indignation et d’amertume, pour quelles raisons quelques personnalités de la scène culturelle tunisienne ont été décorées par le Ministre de la Culture français, Fréderic Mitterrand. Il tranche que si cela a été fait c’est qu’il y a anguille(s) sous roche. Et que si les récipiendaires ont acceptés c’est qu’ils sont complices et même un brin traitres.

Que le journaliste s’étonne des choses cela est tout à fait légitime et l’une des conditions essentielles pour l’exercice de sa vocation. Mais quand il taxe ceux qui ont été décorés de « légionnaires » (au sens historique du mot et non au sens légal), l’affaire prend une toute autre tournure et tombe même sous le coup de la loi. En effet, notre ami « journaliste » a cru faussement que nos artistes et intellectuels décorés ont reçu la « Légion d’honneur ». Puis, partant de la définition de seulement la première partie de l’expression il a fait un raccourci pour aboutir à la conclusion que les artistes et intellectuels décorés sont des légionnaires tout comme ceux qui s’enrôlèrent dans la « Légion étrangère ».

Le « journaliste » aurait du faire des recherches très simples pour comprendre que la particule « Légion » n’a pas la même signification quand elle est employée devant le mot « honneur » que quand elle est employée devant le terme « Etrangère » ou « Républicaine » ou autre… Secundo, les Jaibi, Jebali et compagnie ont reçu les insignes de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, une distinction (
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_des_Arts_et_des_Lettres) dont les critères et les motifs de concession sont fondamentalement différentes de ceux exigés pour une « Légion d’Honneur » (http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9gion_d'honneur). Ceci fait d’eux des personnes à qui on a reconnu leur immense talent et leur sens de créativité et non des légionnaires ni dans le sens péjoratif ni dans le sens bienveillant du terme. Au contraire, cela a remédié à une injustice et une absence d’une reconnaissance nationale, une reconnaissance qui tarde à venir et qui probablement ne viendra pas eu égard au caractère polémique des intéressés.

Que notre journaliste circonspect donc, et notre ami Tarek, au cas où il partage le raisonnement du premier, se rassurent. Il n’y a aucun processus de bastardisation dans l’affaire. Il y a certainement de la complaisance et j’aurais mieux accepté que l’on se pose des questions sur les vrais mérites de certaines des personnes décorées. Mais de la à mettre en doute la valeur artistique d’un Jaibi ou d’un Jebali… et d’insinuer un déficit de fibre patriotique chez ces gens qui sont notre mémoire, notre identité et nos ambassadeurs, c’est là un pas qui n’aurait pas du être franchi.

Le ridicule tue encore et toujours

1 commentaires

Des médecins tunisiens, experts en sexe et en sexologie, en conclave à Sousse, sont arrivés, après deux jours d’intenses débats scientifiques, à la conclusion suivante : il faut légaliser la vente de la pilule bleue en Tunisie. Plus vite ça sera fait, mieux ça sera. Cela ne peut être que bénéfique avec la bénédiction-garantie de nos saints guérisseurs. Soucieux de la bonne santé de nos pouls et agissant en derniers remparts pour la sauvegarde de nos mœurs, nos chers « soigneurs » déclarèrent que la pilule bleu pourrait sauver l’honneur de plus de 40% des hommes tunisiens et éviter à la société 60% des divorces proclamés chaque année !!! (Congrès scientifique je vous disais).

Pou en rajouter une couche, lui qui en art de couchage est devenu expert, le rédacteur en chef du journal « Le Temps » (suivez mon regard), a clamé haut et fort et sans vergogne aucune que la société tunisienne souffre d’un déficit flagrant de procréation (???). Le Viagra, « pilule pourceptive » (la formule dénotant d’un humour à deux balles est de lui) serait la solution indispensable pour remédier à ce drame socio-sexuel qui menace « l’homotunisianus » d’une extinction imminente. Voila un échantillon du journalisme professionnel et responsable qu’on veut promouvoir dans ce pays, pendu par un rédacteur en chef de surcroit.

Donc, le Viagra est nécessaire pour le tunisien non pour bander comme le réclament tous les sujets des sociétés occidentales en quête d’un prolongement virtuel de l’activité sexuelle, mais pour pouvoir donner vie à des rejetons (et moi qui me posais des questions sur l’origine des hommes bleus. Et bien il se peut que là je tiens la réponse, et par la même occasion peut être aussi que je suis tombé sur le maillon manquant que cherchait Darwin). Ce n’est pas pour remédier à une détresse libidinale que le tunisien à besoin du pouvoir « magique » du viagra. Non, son souci principal est d’éviter que sa partenaire n’aille se faire « empalée » par un phallus dont la rectitude est encore de vigueur et sauver ainsi sans foyer d’un drame inéluctable et sa dignité d’un affront impérissable.

Voila ce que pensent nos médecins des bienfaits du Viagra, confortés en cela par nos journaleux les plus talentueux. Alors messieurs, vous qui tenez désespérément à votre virilité, vous qui vous vous demander comment on fait un bébé, atténuez vos craintes, les renforts arrivent.