L’école venait de se terminer. Les vacances de l’été tant attendues s’annonçaient joyeuses. Il était content de ne plus retourner à ce lieu ou il s’ennuyait à mort. Certes, il aimait retrouver ses copains et jouer avec eux, mais les cinq kilomètres qui séparaient sa maison de l’école et qu’il devait faire, à l’aller comme au retour, à pied le poussaient à haïr cet édifice. Et comme si cela n’était pas suffisant, les discours de ses maîtres et les chiffres et les lettres qu’on lui apprenait lui donnaient des maux de tête. Ce jour là, il pensait dormir jusqu’à midi ou peut être un peu plus. Se réveiller juste pour retrouver ses cousins et amis du quartier et jouer, jouer et rien que jouer avec eux. Il rêvait encore de bagarres, de batailles rangées et d’aventures, lorsque la voix de son père est venue le sortir de sa torpeur. « Debout, il faut que tu ailles vendre les tabounas que ta mère est en train de préparer ». Encore sonné par le sommeil, le gamin qui a à peine 6 ou 7 ans, se dirigeât vers sa mère qui lui tendit un couffin plein de petits pains ronds, encore tout chauds, qu’elle vient de retirer du four. Machinalement, il se dirigeat vers la route par ou passent les voitures. Ce jour là il faisait particulièrement chaud. Il chercha un lieu ou il pouvait y avoir un peu d’ombre pour se protéger du soleil. Un sceau en plastique, improvisé comme une chaise, fut installé sous l’ombre d’un vieux cactus. L’enfant s’aménageât un périmètre sur le bas coté, la main tendue proposant ce pain très recherché par les amateurs de la vie campagnarde. Les heures défilaient tout comme les voitures. Très peu se sont arrêtées. Il faut dire que le soleil ce jour là n’encourageait personne à abandonner la sensuelle fraîcheur des climatiseurs, ne serait ce que pour quelques minutes, et de s’arrêter pour se procurer ses fameuses tabounas. La matinée n’a pas parue longue car à coté de lui il y avait une fille qui vendait des œufs. Ils ont papoté ensemble et ont pu voler quelques instants pour jouer au chat et à la souris. Puis, vers une heure de l’après midi, sa copine de circonstance était partie. Pour meubler le temps qui semblait s’être figé, le gosse ramassa quelques pierres pour jouer avec. De temps en tant, il en lançait une derrière une voiture qui ne daignait pas s’arrêter. Dés que son amas de pierres s’épuisait, il partait à la recherche d’un autre. Pendant l’une de ses recherches, il tombât sur une pierre de couleur gris, ronde, pointu sur les bords, dure et remarquablement polie. Elle épousait parfaitement le creux entre son pouce et son indexe. Il la trouvât parfaite. Tout en contemplant cette pierre de silice il éprouvât une étrange sensation. Inexplicablement, il sentit comme si une relation était née entre lui et ce caillou. Il reprit sa place, pestant contre cette chaleur étouffante. Quelques instant après, une voiture venait de loin. Elle s’approchât de lui. A un certain moment le chauffeur semblait qu’il allait s’arrêter. Le gosse s’agitât, sorti une tabouna du couffin et s’apprêtât à s’approcher de la vitre de la voiture. Inexplicablement, la voiture redémarra et s’éloigna. Le gosse, déçu, prit la pierre en silice polie et la jeta dans la direction de la voiture. Inexplicablement encore, la pierre innocemment jetée emprunta une trajectoire parabolique. Au même moment, une autre voiture venait à toute allure dans le sens inverse. La pierre percuta le pare-brise avant du véhicule. Le choc fut d’une telle violence que la vitre volât en éclat. Inopinément, la voiture dévia de trajectoire. Dans sa course folle, le véhicule allât se fracasser violemment contre un gros arbre…
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