J’aimerais revenir un peu sur deux événements qui ont du marqué l’actualité tunisienne mais qui sont passés presque inaperçus vu qu’ils ont suscité peu de réactions alors qu’ils auraient du être sujet d’une plus grande préoccupation de la part de la société tunisienne en général et de la part des bloggeurs en particulier. Ces deux événements sont dans l’apparence isolés l’un de l’autre mais il est très probable, et je dirais même certain, que la tournure que prendra l’un finira par avoir une incidence directe sur le déroulement du deuxième.
Le premier événement dont je voudrais parler ici c’est le projet de loi proposé à la chambre des députés par 25 élus et qui concerne l’abolition de la peine capitale. Bien qu’ayant largement commenté le sujet, les journaux locaux ont sciemment isolé l’affaire de son contexte et des motifs qui sont vraisemblablement derrière une telle revendication. Les media tunisiens qui ont traité le sujet se sont abstenu d’avancer un quelconque argument qui puisse expliquer le pourquoi d’un tel besoin soudain et urgent de changer le code pénal. Pire encore, le sujet a été présenté sous un angle politico-médiatique, insistant sur le caractère symbolique et révélateur de l’affaire dans le but de montrer le supposé progrès réalisé par le régime en matière d’ouverture et de mettre en valeur sa « volonté participative ». Cependant, il est incontestablement évident que les agissements entrepris ici et là par des politiciens de l’opposition et par des personnalités de la société civile pour réclamer une amnistie en faveur de l’un des auteurs des incidents de Soliman, dont la condamnation à mort a été confirmée par le tribunal de cassation, soient derrière cet étrange remue-ménage politico-législatif. D’ailleurs, sans vouloir mettre en question la caractère noble et louable d’une telle initiative, il me semble nécessaire de vérifier jusqu’à quel point ce geste entrepris par les 25 députés, appartenant tous à l’opposition malgré les rumeurs qui ont circulé et qui ont fait état de la possible participation d’un député du RCD dans la rédaction dudit projet de loi, a été spontané et authentique.
Le deuxième événement, grave a plus d’un niveau, dont il est question ici se réfère quant à lui à l’enlèvement, assumé et nié à la fois, de deux touristes autrichiens venus patrouiller dans le sud tunisien (à ce propos notre ami Tarek Kahlaoui a écrit un post d’un grand intérêt sur le sujet mais son geste n’a malheureusement pas trouvé l’écho espéré). Au delà des affirmations et des démentis qui ont émaillé ce malheureux incident, au delà des déclarations minées de mensonges réalisées par les parties impliquées directement ou indirectement dans l’affaire pour justifier une position ou une stratégie et au delà des incidences économiques et sociales qu’une telle affaire peut engendrer, il faut reconnaître que le sort final des deux touristes autrichiens kidnappés infléchira considérablement sur le sort de l’initiative des 25 députés et plus particulièrement sur le sort du maquisard impliqué dans l’affaire de Soliman et condamné à mort par la justice tunisienne.
Tout semble indiquer que la crise des deux touristes autrichiens connaîtra un épilogue heureux (c’est le dénouement qu’on espère de tout coeur pour cette affaire d’une grande sensibilité à plus d’un titre) vu que l’intransigeance des ravisseurs et surtout leurs revendications, pour le moins insolites de par leur nature (réclamation de liberté pour certains terroristes détenus en Tunisie et en Algérie), se sont vite éclipsées et "assagies" pour devenir plus raisonnables (demande de rançons). Ceci peut être déduit des renvois répétitifs des ultimatums décrétés par les ravisseurs.
Cependant et si malheureusement cette affaire viendrait à connaître une évolution dramatique, il est fort possible que cela aie des répercussions aussi désastreuses pour le destin du projet de loi portant sur l’abolition de la mort en Tunisie et surtout sur le destin du jeune maquisard âgé d'à peine 24 ans condamné à mort. Les ravisseurs devraient gérer cette affaire avec le plus de tact possible non pour aménager la Tunisie contre des retombées catastrophiques sur l’un des secteurs les plus importants de son économie, le tourisme en l’occurrence, mais pour ne pas présenter un cadeau empoisonné à un jeune qui en théorie défend les mêmes principes qu’eux. Plus que paradoxale, cette éventualité sera fatale…
Le premier événement dont je voudrais parler ici c’est le projet de loi proposé à la chambre des députés par 25 élus et qui concerne l’abolition de la peine capitale. Bien qu’ayant largement commenté le sujet, les journaux locaux ont sciemment isolé l’affaire de son contexte et des motifs qui sont vraisemblablement derrière une telle revendication. Les media tunisiens qui ont traité le sujet se sont abstenu d’avancer un quelconque argument qui puisse expliquer le pourquoi d’un tel besoin soudain et urgent de changer le code pénal. Pire encore, le sujet a été présenté sous un angle politico-médiatique, insistant sur le caractère symbolique et révélateur de l’affaire dans le but de montrer le supposé progrès réalisé par le régime en matière d’ouverture et de mettre en valeur sa « volonté participative ». Cependant, il est incontestablement évident que les agissements entrepris ici et là par des politiciens de l’opposition et par des personnalités de la société civile pour réclamer une amnistie en faveur de l’un des auteurs des incidents de Soliman, dont la condamnation à mort a été confirmée par le tribunal de cassation, soient derrière cet étrange remue-ménage politico-législatif. D’ailleurs, sans vouloir mettre en question la caractère noble et louable d’une telle initiative, il me semble nécessaire de vérifier jusqu’à quel point ce geste entrepris par les 25 députés, appartenant tous à l’opposition malgré les rumeurs qui ont circulé et qui ont fait état de la possible participation d’un député du RCD dans la rédaction dudit projet de loi, a été spontané et authentique.
Le deuxième événement, grave a plus d’un niveau, dont il est question ici se réfère quant à lui à l’enlèvement, assumé et nié à la fois, de deux touristes autrichiens venus patrouiller dans le sud tunisien (à ce propos notre ami Tarek Kahlaoui a écrit un post d’un grand intérêt sur le sujet mais son geste n’a malheureusement pas trouvé l’écho espéré). Au delà des affirmations et des démentis qui ont émaillé ce malheureux incident, au delà des déclarations minées de mensonges réalisées par les parties impliquées directement ou indirectement dans l’affaire pour justifier une position ou une stratégie et au delà des incidences économiques et sociales qu’une telle affaire peut engendrer, il faut reconnaître que le sort final des deux touristes autrichiens kidnappés infléchira considérablement sur le sort de l’initiative des 25 députés et plus particulièrement sur le sort du maquisard impliqué dans l’affaire de Soliman et condamné à mort par la justice tunisienne.
Tout semble indiquer que la crise des deux touristes autrichiens connaîtra un épilogue heureux (c’est le dénouement qu’on espère de tout coeur pour cette affaire d’une grande sensibilité à plus d’un titre) vu que l’intransigeance des ravisseurs et surtout leurs revendications, pour le moins insolites de par leur nature (réclamation de liberté pour certains terroristes détenus en Tunisie et en Algérie), se sont vite éclipsées et "assagies" pour devenir plus raisonnables (demande de rançons). Ceci peut être déduit des renvois répétitifs des ultimatums décrétés par les ravisseurs.
Cependant et si malheureusement cette affaire viendrait à connaître une évolution dramatique, il est fort possible que cela aie des répercussions aussi désastreuses pour le destin du projet de loi portant sur l’abolition de la mort en Tunisie et surtout sur le destin du jeune maquisard âgé d'à peine 24 ans condamné à mort. Les ravisseurs devraient gérer cette affaire avec le plus de tact possible non pour aménager la Tunisie contre des retombées catastrophiques sur l’un des secteurs les plus importants de son économie, le tourisme en l’occurrence, mais pour ne pas présenter un cadeau empoisonné à un jeune qui en théorie défend les mêmes principes qu’eux. Plus que paradoxale, cette éventualité sera fatale…
5 commentaires:
J'avoue que j'ai eu du mal à comprendre pourquoi dans la 1ère partie tu émets des doutes sur la "noblesse" et la "spontanéité" de cette proposition d'abolition de la peine de mort dans la mesure où tu n'apportes aucune explication sur ce que seraient finalement, selon tes sous-entendus, les vraies raisons de cette initiative.
Merci pour ce sujet. Ma réponse était trop longue, je l'ai donc transformée en post dans mon blog
Salut l'insulaire. Je rectifie le tire. Le doute ne concerne pas l'initiative en elle meme mais plutot ses auteurs. Au depart ce ne sont que deux deputés qui ont eu cette idee auxquelle se sont joint par la suite 23 autres députés. L'affaire aurait pu rester là mais à partir du moment ou les journaux locaux se sont carrement emparés du sujet, en lui consacrant des espaces assez important, l'affaire a commencé à avoir beaucoup plus des allures d'une propagande que d'autre chose. Une propagande non à faveur des initiateurs du projet de loi bien entendu mais à faveur du regime qui se targue de n'avoir jamais enteriné une sentence de mort et de ne pas avoir l'intention de le faire un jour. Mon doute se porte sur le fait qu'il y a de tres fortes chances que les deux premiers députés ont joué le jeu entrainant dans leur sillage d'autres collegues qui eux ont peut etre souscrit le projet par conviction et par honnêteté.
le lien entre le titre et l'article et entre les 2 histoires est trop tiré par les cheveux:))
Il a parlé de répercussions et il y en aura, on ne peut pas le contester .
Enregistrer un commentaire