Un Giga Abattoir


L’aïd, el kebir je m’entends bien, est une idée géniale. Ce rituel est hautement symbolique puisque selon le mythe, pour certain, ou le récit coranique, selon les autres, il a rendu possible le salut du genre humain. Imaginez une seconde que les humains avaient dans leurs coutumes l’immolation de leurs semblables. Vous conviendrez avec moi que l’espèce humaine aurait disparue depuis une belle lurette déjà.

Pour revenir un peu à nos moutons, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, la fête qui les rend protagonistes une fois par an et une fête qui, au départ, était sensée être une occasion pour manifester sa solidarité avec les plus démunis ou, à défaut, profiter de l’opportunité pour réunir toute la famille dans une ambiance de joie et de kermesse autour d’un festin.

Sauf que voila, et là j’arrive à mon propos, lorsqu’une idée géniale quelconque rencontre, ou plutôt entre en collision avec le « Génie tunisien » (!!!) le résultat du syncrétisme n’est pas toujours ce qu’on aurait espéré obtenir. Sinon comment expliquer ce malin plaisir qu’on prend chaque année à, plus au moins, ce moment de l’année, pour convertir toutes les villes, les villages, les bourgades, les quartiers, les chemins et les maisons du pays en un immense dépôt d’ordure. Pendant deux semaines entières garanties, le pays ressemble à une gigantesque poubelle qu’on rempli avec beaucoup d’ardeur, beaucoup de cœur, que dis-je ? avec tout le reste des viscères.

Immense ici ne doit pas être compris dans le sens d’une compétition dont l’objectif est de figurer sur le Guinness book (qui par l‘occasion n’a rien à voir ni de prés ni de loin avec facebook). Non, non. C’est que, ici, tout simplement on est entrain de surfer sur des stratosphères qui dépassent de loin non seulement les normes mais aussi l’entendement des gens qui administrent le livre des records.

Je ne prétends nullement que l’on se dote d’une fête, religieuse ou païenne peu importe, pendant laquelle nos villes paraissent par exemple comme leurs homologues européennes (Strasbourg, Paris, Milan, Londres…) pendant les fêtes de fin d’années. Mais il me semble qu’il est légitime d’espérer au moins que l’on ne soit pas obligé de marcher sur les crottes des bêtes, leur sang et leurs déchets qu’on déverse sans incommodité aucune le long de tous les rues et de tous les trottoirs.

Vous me diriez certainement : « et alors, ou est le problème puisque tout cela est biodégradable ? ». Et bien figurez vous que moi aussi j’ai pensé la même chose. C’est ça c’est bio-désagréable.

1 commentaires:

vincent a dit…

salut.
Je me permets d'abonder dans ton sens. Je me souviens d'être tombé en me promenant un jour de forte chaleur, sur un amas de viscères répandues en pleine nature. Imagine les odeurs et le spectacle.
les mouches et autres bestioles bourdonnantes. Heureusement que ce genre "d'abandon" ce fait rare de nos jours.
A plus