Bas les masques




Nous sommes tous quelque part un brin narcissiques. Nous sommes tous affectés, à un degré plus au moins grave, par le syndrome de l’égocentrisme. Nous expérimentons tous à un moment une urgence d’héler l’autre, de l’apostropher. Sinon comment expliquer ce besoin impérieux de séduire, de plaire, d’épater ?

Derrière la nécessité de communiquer, de parler, de transmettre les sentiments ou les impressions qui nous animent il y a souvent, pour ne pas dire tout le temps, une volonté, un désir, un espoir de toucher, d’impressionner, d’attirer l’attention.

La faculté de séduire (à comprendre dans un sens global et non uniquement dans le sens affectif) bien que présente dans tout un chacun de nous, elle ne se manifeste pas de la même façon ou de la même intensité chez toutes les personnes. Car il existe d’autres facteurs, endogènes et exogènes, qui réduisent ou, au contraire, accentuent cette faculté. Dans se sens, la timidité serait un handicap majeur qui réduit la faculté de séduire presque à zéro. L’alcool, quant à lui on lui prête des vertus de catalyseur d’audace.

Heureusement survint l’ère d’Internet. Cet outil dont on ne soupçonne pas encore l’étendu de ses pouvoirs (magiques je suis tenté de dire) risque de métamorphoser de façon radicale le comportement humain. De la même façon qu’il a fait sauter tous les verrous (accès à tous les domaines sans distinction y compris ceux répressibles par la loi ou contraires à la morale) Internet s’impose comme un moyen capable d’offrir à ses utilisateurs « normaux » la possibilité d’élargir l’étendue de leur champs de chasse et à ceux dont la timidité les paralyse la clé de la « désinhibition » qui leur fait gravement défaut. Fort des garanties qu’apporte l’anonymat et surtout libéré des contraintes déclencheuses de la timidité, le sujet souffrant de cette pathologie peut surfer autant que le sujet « valides » sur les pages et sur les mots se souciant guère ou peu de maitriser sa sérénité.

Grace à l’essor et la popularisation rampante d’Internet, des horizons immenses se sont ouvert avec la prolifération de sites du genre Tn-blogs, Facebook, MySpace, HI5… et la liste est longue, invitant l’utilisateur à étaler et surtout faire exploser ses capacités de persuasion et de séduction. Ce n’est certainement et uniquement pas pour s’exprimer, retrouver des amis perdus ou s’en faire de nouveaux qu’on rode dans les sites dits sociales ou autres. Admettons que quelques part ce qui nous motive le plus c’est cette volonté de montrer ce qu’il y a au fond de nous, d’exhiber ce qu’on n’arrive pas à le faire par les moyens classiques. Alors on se retourne vers le cybernétique, le virtuel. Sauf que voila, comme dans toutes les bonnes histoires il y a toujours un hic. Internet ça résout pas mal de problèmes, mais ça génère autant par la même occasion. Car le virtuel c’est le domaine de l’irréel par excellence. Le domaine où l’on peut faire croire ce qu’on veut à qui on le veut si on le veut.

P.S : J’ai comme la sensation que je vais me faire traiter de Judas ou que je vais être accusé d’avoir tiré sur la caravane… je tiens à préciser que je me sens tout à fait concerné (peut être plus quiconque d’autre) par mes propres propos.

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