La fuite vers l'avant


Apres le flou politique, c'est-à-dire l’art de gérer les affaires publiques dans un cadre d’opacité absolue, le pouvoir s’essaye à un nouveau style de gouvernement : le surréalisme politique. C’est une façon de gouverner en l’absence de tout contrôle exercé par la raison des affaires de la plèbe. Une gestion qui repose sur le refus de toutes démarches rationnelles et qui fait prévaloir l’absurde et l’inconscience comme seuls et uniques sources de prise de décision.

C’est ainsi par exemple que les manifestations de protestation sont savamment transformées en des manifestations de soutien et d’appel à la reconduction. C’est ainsi aussi que les bévues policières sont présentées comme une opération suicide ou un droit de l’Etat à riposter aux éléments perturbateurs qui cherchent à nuire aux intérêts de la communauté. On n’est plus dans une phase ou les tunisiens sont considérés comme des mineurs. Non.
On procédant ainsi, les potentats de ce pays nous signifient clairement qu’ils nous prennent carrément pour des trisomiques vingt et un. Tous sans exception.

Chaque Etat et chaque gouvernement, quelle que soit sa nature, est appelé à faire face à des crises. Et dans ce genre de situation on ne force pas la main de l’Etat pour négocier. Ceci est un principe universel. Mais, il existe un autre principe non moins universel : on ne tire pas sur les gens avec des balles réelles non plus. On ne résout pas les problèmes par l’élimination corporelle de « l’adversaire ».

Il n’y a pire d’aveugle que celui qui ne veut pas voire dit judicieusement le dicton et dans la crise que traverse le bassin minier tunisien, il est évident que les autorités ont tout fait pour ne pas jeter un regard, même furtif, sur le marasme général et collectif que vivent les habitants de la région. Elles se complaisent dans les bureaux feutrés en se disant que demain ces cons finiront par se lasser et regagneront leurs foyers. Sauf qu’à force de regarder vers le ciel nos potentats ont fini par se déconnecter définitivement de la réalité. Le résultat de cette politique de l’autruche a été dramatique. Débordés et dépassés par les événements, nos responsables ont opté pour l’irréparable. Sans sommation.

1 commentaires:

Anonyme a dit…

دوام الحال من المحال و مهما يطول الليل لازم يطلع النهار