Six pieds "sur" terre


Il était presque 16H10 de l’après midi. Je sortais de mon bureau pour aller chercher ma fille qui attendait impatiemment que j’aille la récupérer de sa garderie. Comme d’habitude j’ai emprunté la route Z4. Arrivé au niveau des travaux, les voitures me paressaient ralentir plus que la normale, elles étaient presque à l’arrêt. Je me suis dit qu’il ne peu s’agir que d’un de ces gros engins impliqués dans les interminables travaux qui obstrue la voie ou d’un accident pour que les gens soient agglutiner de cette manière (remarquez le sens de la curiosité et de l’indiscrétion est tellement développé chez nous autres homotunisianus que même un accident peut nous paraître un spectacle à ne pas rater sous aucun prétexte). Bref, les files de voitures s’entassaient les unes derrière les autres formant une longue procession. Je me mets au point mort attendant que la circulation se décante. A ma surprise, et celle de tous les autres conducteurs je suppose, le fouteur de ce trouble n’était ni un engin ni un accident. Tout simplement, c’était une tarlouze qui se déhanchait tel un mannequin le long du podium, pardon je voulais dire le long de la bande de secours.

Monsieur, ou plutôt mademoiselle (c’est qu’en réalité je n’arrive pas à me départager sur le vocable à employer dans ce genre de situation), se donnait en spectacle. Sur son passage il tordait le coup à plus d’un badaud émerveillé par tant de grâce dégagée par une tafiole en chaleur. En jean taille basse, un string noir qui cache à peine un papillon tatoué sur le haut d’une fesse, un nombril percé, un micro tee-shirt blanc moulant et un mi-blouson en daim, la tapette quasiment performait un numéro de pin-up en public devant une meute de lambins ébahis.

Comme la majorité des balourds, je savourais ces moments de glamour improvisés et je me disais que j’avais de la chance de vivre, en live par-dessus, des scènes pareilles gracieusement offertes par la « tapette ». Dans un autre pays arabe le mec aurait été littéralement lynché sur place faute de le faire sauté en mil morceaux (de mon coins je vois déjà les adeptes du Ben Laden’s Circus rugir « ouaie il faut qu’on soit de vrais musulmans… Ce genre de scènes ne doivent pas se produire dans un pays musulman… mort au renégats et à toux les pervers…) Signe que notre pays est relativement tolérant quand même sur certains aspects violemment répressibles sous d’autres cieux.

A vrais dire, je ne vois pas en quoi cela devrait choquer outre mesure. Car ce petit bonhomme, en fin de compte ne fait que reproduire un schéma, presque stéréotypique, emprunté par la majorité des tunisiens. Je ne veux pas dire par ces propos que tous les tunisiens sont des tafioles (quoi que…). Je m’explique. Comme tout un chacun de ses chers compatriotes, celui qui est à l’origine de ce remue-ménage sur la route Z4 n’avait pas comme dessein principal se prostituer. Loin de là. Par son geste il ne cherchait qu’à attirer l’attention et les regards sur lui, lancer un message pour dire « Eh oh, je suis la, j’existe ». Certes les armes choisies pour atteindre cet objectif sont peu orthodoxes mais pour gagner une place sous les feux de la rampe on est parfois acculé à user de tous les moyens bons et moins bons. Bref, en se dandinant ainsi, tel une prostituée du Bois de Boulogne, notre dévergondé voulait montrer que lui aussi a des dons d’artistes et qu’il mérite notre attention. C’est vrai que le numéro proposé était un peu dérangeant et alors ? Le but n’était-il pas de se faire remarquer ? A mon avis il a réussi son coup. Vivement le prochain.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je crois dhaye3 ide balla ou ka3d y leouj 3leha ou antom lehetouh .

Anonyme a dit…

C'est une impression ou vous êtes homophobe? "tapette", "tarlouze", "tafiole".. Tous ces termes ne sont pas très gentils pour les gays.