Chebbi fait son spectacle ?


C’est en tambour battant que le théoriquement « ex » secrétaire général du PDP, Ahmed Nejib Chebbi, mais détenteur de tout pouvoir de décision de fait dans ce parti, a annoncé sa décision de se présenter aux prochaines élections présidentielles de 2009. Pour ce faire, il a convoqué les journalistes, les représentants des agences de presse étrangères et même des représentants de plusieurs ambassades de pays amis et moins amis qui répondirent présent à cette conférence de presse considérée comme l’événement politique le plus important de l’instant.

Tout ce beau monde s’est réuni pour entendre la nouvelle qui aura l’effet d’une bombe selon la formule employé pour décrire la fameuse conférence de presse. Au lieu de quoi la bombe s’est avérée être un pétard mouillé. Chebbi, de même que tous les autres intervenants, ont beau expliqué les pourquoi et comment de la candidature. Sauf que, après avoir chauffé l’audience à bloc, avec les slogans, les manifestations de soutien… l’aspirant à la présidence a conclu sa prestation en affirmant que si sa volonté de se présenter est inébranlable, l’officialisation de sa candidature dépend largement de la volonté du pouvoir de le laisser faire. Un bémol somme toute qui a laissé l’assistance et les observateurs un brin désabusés par tant de feux d’artifice pour rien de concret.

A quoi se heurte la candidature de Chebbi au juste ? A la réunion de 30 signatures (ou parrainages) de députés tel que le stipule la loi. Sur ce point précis on peut gloser éternellement sur la légitimité ou non légitimité d’une telle clause, mais le problème ne se pose pas à ce niveau. Ce n’est pas la constitutionalité de la loi qui est questionnée mais il s’agit plus tôt de savoir comment Chebbi pourra-t-il faire pour les réunir ces fameuses 30 signatures. En France par exemple, chaque candidat à la présidence doit réunir la signature de 500 élus. Et là, on peut trouver paradoxal, insultant même, le fait qu’un Le Pen par exemple peut allégrement franchir cet obstacle en dépit des consignes faites aux élus par leurs partis de s’abstenir de signer pour ce dernier, alors que Chebbi trouvera toutes les difficultés du monde pour obtenir le parrainage de 30 députés.

En gros, Chebbi avec son discours radical et critique envers le régime ne pourra en aucun cas compter sur un appui quelconque des députés du RCD (sauf miracle bien évidement et les miracles de nos jours sont rarissimes). L’opposition, dans son ensemble, compte plus de 30 députés et théoriquement Chebbi pourrait solliciter le concours de ces derniers pour atteindre son objectif. Mais, les choses étant tel qu’elles le sont dans ce pays, qui aura le cran (ou les couilles si vous voulez) de signer quoi que ce soit pour Chebbi (je soupçonne que même si le PDP avait des députés au parlement, ces derniers auraient réfléchit plus d’une fois avant d’apporter leur soutien à leur chef…).

Donc, comme je l’ai déjà cité plus haut, sauf miracle, Chebbi ne sera jamais candidat à la magistrature suprême. Mais supposons que ce miracle arrive quand même, que se passera-t-il ? Absolument rien, du moment que la sentence est connue d’avance. Par contre, en étant candidat Chebbi ne fera que légitimer un processus qu’il a toujours fortement critiqué dans le passé. Comment explique ce retournement ? Très simplement : tout le long de sa carrière politique, Chebbi s’est montré un homme très versatile. Ceci est l’unique constance dans le parcours politique de Chebbi, une marque qui distingue tout vrai homme politique qui se respecte en somme.

2 commentaires:

Le Prisonnier a dit…

Je viens de découvrir ce Blog par hasard et je trouve que les articles sont trés interessants et écris avec un style trés fluide.
Bonne continuation.

الكاتب a dit…

سلام واحترام،

ماكنتش نعرف هالمدوّنة، اللي واضح انّها قيّمة وتعبر على ثقافة واسعة لصاحبها. وللأسف زاده انّي عثرت متأخّر وبالصدفة علي هالتدوينة هذي اللي تهمّني ياسر.

يؤسفتي تحاملك الذي لا أعرف أسبابه على نجيب الشابّي، اذ من الواضح انّ تحليلك لقراره الترشّح لرئاسيات2009 تنقصه الموضوعية. فعندما تقارن بين شروط الترشّح في تونس وفي فرنسا، وتتحدّث عن 30 نائب معارض في برلماننا وتبرّر بشكل تبسيطي عدم تزكيتهم، ومرشّحي التجمّع، لترشيحه، بل وان تتنبّآ بأنّه لو كان للحزب الديمقراطي التقدّمي نوابا لما زكّوا زعيم حزبهم! تتحدّث عن كلّ هذا دون شرح او توضيح لأسباب هذا الوضع الناتج كما تعلم بالتأكيد عن الإستبداد

. عندما تفعل كلّ ذلك لتستطرد وتختم بإستنتاج انّ الشابّي لن يمكنه فعل شيء بسبب "تقلّبه"، هناك برأيي تفسيرين اثنين لتحليلك، امّا انّك لا تحبّ الشابّي مطلقا، وهذا حقّك طبعا، لأسباب قد تكون ايديولوجية كما هو حال جزء من النخبة السياسية التونسية وامّا انّك جاهل بحقيقة المشهد السياسي التونسي، وهو ما أستغربه ايضا...

لعلمك، الشابّي حاول في الإنتخابات السابقة الحصول على تزكية النوّاب، ولم "يسترجل" منهم ولا واحد، لأنّهم لا ينوبون أحد وهم معيّنون من السلطة للعب دور الديكور الدمقراطي فحسب. الشابّي يحاول اذن احراج النظام والضغط عليه بهذا الترشّح ليفنّد ادّعاءه بديمقراطية الإنتخابات امام الداخل والخارج، وايضا، وهذا هو الأهمّ، ليثبت للتونسيين انّ هناك في بلادنا كفاءات سياسية قادرة على تقديم البديل السياسي الإفضل وعلى المنافسة النزيهة اذا توفّرت شروطها، وفي ذلك دحض لدعاية النظام التي تسعى دوما الى تصوير المعارضة على انّها ضعيفة وليس لديها بديل...

هذه الخطوة الحريئة لا تبرّر الوضع القائم، بل على العكس تعمل على تقويضها ودفعها الى التغيّر، بإستغلال ماهو متاح من وسائل وامكانيات جدّ متواضعة...